La belle endormie

Entre ciel et pierre

solitaire

et suspendue

elle boit les rayons du soleil

immobile,

écrasée de chaleur.

Elle ne les entend pas

mais sent le rythme de leur course

ténu au début

puis plus insistant

Elle s’approche du balcon

ne voit pas

mais perçoit les vibrations

Elle imagine leur apparition

s’en réjouit

s’en délecte

Les frappés s’intensifient,

se rapprochent

Puis, elle les voit

Ils sont là

Deux,

Très jeunes,

Insouciants

Concentrés

les yeux fixés sur leur future empreinte

Est ce un défi ?

N’imagine pas

Plutôt une communion,

une aventure

qui ne concerne qu’eux

Il y a le grand qui a proposé le parcours

mais c’est le plus frêle qui donne le tempo

c’est lui qui poursuivra

quand l’ainé, raisonnable, ralentira pour regarder le monde

Ils seront avalés par le cap

puis disparaîtront derrière la pointe

Entre les grains

coulures de sable

la lumière tremble.

Sillon fragile,

trace éphémère

les rayons dévorent.

Passagers de l’instant

furtives apparitions

sur un fil brûlant

coursiers évaporés.

Ev.

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